Raymond-Emile Waydelich est né à Strasbourg-Neudorf le 4 septembre 1938. Il est le fils d’un ébéniste et d’une botaniste.
L’artiste nous raconte son histoire et comment il en est venu à créer des œuvres mélangeant à la fois la photo et les objets par des collages, assemblages et installations diverses, dans une biographie faite pour la galerie l’Estampe :
J’ai été exilé dans le Périgord, à Soursac pendant la Seconde Guerre mondiale avec ma grand-mère Frédérique née en 1888 à Strasbourg Neudorf, mon grand-père, Emile, ébéniste et ma mère Frieda. De retour à Neudorf en 1941, nous nous sommes réfugiés à Gougenheim où j’ai fréquenté l’école en 1943. Deux ans plus tard, en 1945, retour à Neudorf. C’est la fin de la guerre et j’entends parler français pour la première fois. A cette époque, aussi, je découvre les bananes, les chewing-gum ainsi que le transistor (américain).En 1947, j’ai fait la connaissance de Zorro, Errol Flynn et John Wayne aux cinémas Scala et Polygone à Strasbourg –Neudorf. J’ai commencé à rêver et je suis renvoyé de l’école municipale rue du Lazaret. Nul, à 10 ans, je suis arrivé au collège de Matzenheim. C’est dans le journal Spirou que je lisais, dans les histoires de l’oncle Paul, « La vie d’Heinrich Schliemann, l’homme qui a découvert Troie ». Toute ma vie il me fascinera.1949, je suis tombé gravement malade et j’ai été obligé de rentrer à Neudorf, rue du Zellenberg. Alité pendant 18 mois, j’ai eu le temps de lire, miracle. Le destin n’a pas voulu que je meure. J’ai commencé à rêver de pêche, de palmiers, de voyages. A 14 ans, je suis rentré en apprentissage chez mon père sculpteur sur bois. A 15 ans, grâce à Louis Fritsch, professeur, je suis rentré aux Arts Déco de Strasbourg. Là, ma vie bascule. C’est une autre galaxie.
Au bout de quatre ans, j’obtiens mon premier diplôme ainsi que le grand prix de la ville de Strasbourg. J’ai passé le concours de l’école nationale supérieur des Arts Déco de Paris, que j’ai fréquenté pendant deux ans, et j’obtiens ainsi mon deuxième diplôme.
En 1959, sursitaire, je suis parti au 2° génie à Metz. J’ai demandé le service Information et Photo. Au bout de 9 mois, j’ai demandé le service photographie de l’armée et je suis parti comme photographe au 12° Génie en Algérie. J’y suis resté 18 mois et c’était la guerre ! ( maintien de l’ordre). Mais en 1961 je fais mon premier reportage photographique sur les sites archéologiques romains en Algérie.
Début 1962, j’ai repris le travail chez mon père, comme décorateur dans son ébénisterie du Neudorf. C‘est vers les années 1970 que j’ai commencé à « tâter » la création plastique. Voyage en Tunisie du Nord, recherches archéologiques à Tabarka. En 1971, première boîte de mémorisation fermée et numérotation archéologique.1972, voyages et visites des sites d’Ephese, Aphrodisias, Millet, Hyerapolis, en Turquie. En 1973, j’ai trouvé un manuscrit de 1890 qui appartenait à une apprentie couturière, LYDIA JACOB, née à Neudorf. J’ai commencé à raconter sa vie, elle est devenue mon associée. Ma vie bascule et Lydia devient une star. Je fais ma première exposition en 1973/74.
En 1978, je suis sélectionné à la biennale de Venise, une dizaine d’années après Hans Arp. Au pavillon français, (commissaire J.J. Leveque), j’expose un environnement « L’homme de Frehof, 2720 après J.C », que je dédie à Lydia Jacob.
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